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Entretien avec Anne Cécile GUITARD. Avril 2012

            Quelle est l'origine de chacune de tes séries : L'endroit du décor , Larchmont Hotel , Le Monde est invraisemblable, Les invités, Peintures domestiques …?

 

"La description comme ralentissement narratif" : j'ai entendu ces mots il y a longtemps, ils parlent  de mon travail, mieux que je ne peux le faire.

 

Tout mon travail est lié à mon rapport au monde (le temps et la taille principalement).

Très vite je me suis aperçue que lorsque quelque chose était important pour moi, j'avais besoin de faire une pause, marquer un temps. De m'arrêter pour regarder, de m'arrêter pour passer du temps. Réellement faire une pause.

La matière première de mon travail a toujours été ce qui m'entoure. C'est une sorte d'auto-fiction sans fiction et sans beaucoup de choses visibles de moi-même d'ailleurs. Pourtant tout est là, vécu. 

Pour pouvoir savoir et comprendre où se situent les autres j'ai besoin de m'approprier l'apparence des choses, les images (communes ou personnelles) et de les reproduire. Pour cela je dessine presque tout ce que je vois. Comme si le dessin devenait la preuve de l'existence.

 

J'ai commencé par peindre les routes que j'empruntais. 

Puis le projet "Les invités" en 2003 : j'ai voulu conserver l'intégralité de soirées passées avec des amis. Cette conservation s'est traduite d'abord par une série de dessins reprenant les silhouettes de chacun des "invités" (désignés par leurs initiales), puis par une retranscription complète de tout ce qui avait été dit lors de ces soirées enregistrées (les textes sont constitués de la totalité des propos échangés). Ce travail m'a pris des heures et des heures … Pendant ce temps je revivais les moments passés, je découvrais même des conversations que je n'avais pas perçues au présent.

C'est ce projet, je crois, qui a déclenché tous les autres. 

J'ai progressivement arrêté de peindre, trop violent, trop d'agitation, trop de perturbations, trop d'apparences, je me perdais dans la peinture.

A partir de là je me suis aperçue que dessiner prenait du temps et permettait de se re-concentrer sur les faits. J'ai alors travaillé essentiellement à partir d'images me ramenant à un vécu personnel ("Peintures domestiques" ou "Larchmont Hotel") ou à partir d'images collectives ayant un lien personnel avec moi, tout simplement parce qu'elles m'ont marquée ("Libération", "J'ai lu"), ou qu'on me les a données ("Le monde est invraisemblable").

Je sais que lorsque je dessine, il ne va rien m'arriver, il ne va rien se passer. Je dessine essentiellement à la mine de plomb et au crayon de couleur, des outils simples. Le dessin est une activité calme, peu physique, contrairement à la peinture, et qui permet d'être à l'intérieur de soi. 

Quand je dessine, le temps du dehors ne passe plus (celui des autres), seul le mien continue à s'écouler. C'est comme marquer une pause et rembobiner.

Quelqu'un a dit : "il faut s'arrêter de marcher pour lire", c'est ce que je fais.

A l'origine de chacune de mes séries il y a un fait personnel que je décide inoubliable. Il faut que je passe du temps avec lui. Je dois alors le dessiner et le conserver.

 

            Sérialité, système ou ensemble?

Peut-être les trois à la fois mais pas en même temps. C'est compliqué. Je crois qu'au départ l'idée de série était importante, j'avais besoin de répéter tout en cherchant des variations. En même temps très vite est apparue une règle liée au format, à la technique ou à la forme du travail elle-même. Le système apparaît donc, mais le système seul ne m'intéresse pas et m'ennuie très vite. 

Par contre l'ensemble est fondamental. Ce n'est pas un dessin qui est important mais l'ensemble des dessins réunis dans une boîte. J'ai besoin de construire et de posséder la boîte complète. Je me fais mes propres collections et j'ai besoin d'avoir chaque pièce. Une pièce manquante (vendue) est pour moi quelque chose d'insupportable. A tel point que j'ai dû redessiner (pour moi uniquement) les dessins du "Monde est invraisemblable" que j'avais vendus. La boîte à moitié vide est impossible. J'aimerais ne pas dissocier mes dessins. Si une boîte complète devait être vendue , il me semble que ça serait plus supportable.

Je ne jette jamais les images originales qui m'ont servi à réaliser les dessins, toutes ces images sont, elles aussi, dans une boîte. La finalité est bien l'ensemble.

 

 

 

            La captation du souvenir dans ses moindres détails, une obturation du travail naturel     de la mémoire ?

 

Non surtout pas, au contraire. C'est plutôt une façon de développer celle-ci, de l'enrichir. J'ai très souvent la sensation que le temps de la vie n'est pas le mien, je ne parviens pas à  assimiler les choses au rythme où elles se produisent et m'intéressent. Dessiner le souvenir est une façon de passer du temps et de faire des réserves. 

Le jour où j'aurai tout oublié, tout sera là.

Le temps d'après, le temps de maintenant, le temps d'hier. Tout se mélange. Le temps d'aujourd'hui va plus vite. Plus vite que celui d'hier, plus vite que moi.

Le temps de la création peut-il être comptabilisé de la même façon que le temps de vie global ? A-t-il la même densité, la même vitesse ?  Les deux temps ont-ils le même poids ? Laissent-ils la même trace ?

Pourquoi passer des heures à dessiner une caravane ? … Juste pour être avec elle, pour passer ce temps avec l'objet. Lui consacrer tout ce temps, comme un recueillement.

Je dessine parce que rien ne bouge, il n'y a pas de mouvement du corps dû au dessin ou si peu. Tout est presque immobile. J'arrête le temps, il ne défile plus. Je ne suis plus en contact avec le monde.  Je peux penser au temps qui est passé. 

Non vraiment pas une obturation : au contraire essayer de tout garder à portée de main, c'est un peu le syndrome de Diogène ! Mais je n'ai aucune nostalgie, je ne revis pas hier pour ne pas vivre aujourd'hui. Mon travail me permet simplement de créer une matérialité à chaque fait.

 

 

 

 

            L'archivage, la conservation des oeuvres (tes boîtes)?

 

Une fois les choses dessinées, une fois avoir passé du temps sur le passé (parfois très récent), il me faut ensuite classer, ordonner, archiver tout ça. La place du  dessin est déterminante. Le dessin une fois rangé doit être répertorié. Le souvenir doit pouvoir être retrouvé rapidement.

La boîte est nécessaire, elle protège et dissimule, mais le dessin est là, préservé du monde, je le sais.

La boîte à son tour, doit être étiquetée. Elles sont nombreuses maintenant. 

 

Je construis généralement moi-même les boîtes ; ça prend du temps : les penser, les construire, ranger les choses dedans, se tromper, croire que l'image est dans cette boîte, la perdre, la retrouver…

Les classements ne sont jamais parfaits. Il y a, là aussi, des erreurs. Des choses qui n'ont pas de place, d'autres qui ont une mauvaise place.

Regarder les boîtes fermées, bien alignées sur l'étagère : j'aime faire ça.

J'aime que les boîtes soient faites avec du carton gris.

Je remplis l'atelier de dessins que l'on ne voit pas, tout est rangé, tout est caché. Un jour j'aimerais faire une expo uniquement avec les boîtes ( les dessins seront dedans et personne n'oserait les ouvrir).

 

 

            Pourquoi l'intervention de ces objets sculptés (Larchmont Hotel) pourquoi les     conserver dans une boîte? 

 

Il y a deux séries où j'ai utilisé la sculpture : Larchmont Hotel (sculptures de bois marouflées de papier et peintes en blanc) et "Les petits soldats ne sont pas éternels" (80 sculptures en savon et une en bronze). Ces deux séries d'objets sculptés sont en lien avec les jeux d'enfant. Une grande partie de mon travail repose sur mon lien au monde : suis-je à la même échelle que le monde qui m'entoure  (j'avais d'ailleurs fait une expo intitulée : "La taille du monde") ? J'ai toujours eu la sensation de ne pas être en adéquation avec le monde que je pratique. Ces deux séries sont donc une sorte de mise à ma propre échelle. Ces deux projets sont constitués d'une multitude de petits objets pouvant être disposés sur une table comme sur un plateau de jeu. Dans Larchmont Hotel, il s'agit de la reconstruction de New York et dans "Les petits soldats ne sont pas éternels" de différents objets ou personnages choisis dans mon environnement. Dans les deux cas la boîte qui permettra de ranger les éléments après avoir joué est partie intégrante de l'ensemble. 

A chacune de ces séries est associée une centaine de dessins permettant une mise en situation des objets comme un livret de montage.

 

 

            La conservation de tes oeuvres est-elle un acte constitutif de ta démarche artistique?

 

Oui vraiment, je me dois de conserver tout ce que je ne veux pas oublier.

 

 

 

            Le format des dessins ?

 

Le format de mes dessins est souvent très important.

Après avoir réalisé un certain nombre de dessins de la série "Le monde est invraisemblable" (qui représente des petites images à l'échelle 1), j'ai pensé que je pourrais faire la même chose mais à partir de sujets dépassant le format A4. C'est alors qu'a commencé "L'endroit du décor". Le premier dessin fut : "A mon cher cousin" : il représente un mur tapissé avec, au centre,  un cadre contenant un portrait au crayon avec l'inscription "A mon cher cousin". Ce mur existe en réalité. Ce dessin mesure : 2,50 x 1,50 m

A partir de là j'ai fait plusieurs dessins représentant, toujours à l'échelle 1, des espaces ou des "objets" : frigo, salon baroque, caravane, pelleteuse, kiosque à journaux … Ces dessins sont tous réalisés au crayon de couleur et peuvent donc mesurer jusqu'à 4 mètres de long. 

Evidemment dans ce cas-là, le temps intervient à nouveau. C'est forcément des heures et des heures de travail, souvent répétitif à user des crayons.

Ce travail a quelque chose de laborieux que j'aime beaucoup, comme un artisan qui a son programme pour la journée et qui avance consciencieusement. Sauf que moi, ce que je fais n'est utile à personne !

Les dessins de "Larchmont Hotel" avaient, eux aussi, un format délibéré. Je voulais en quelque sorte me mettre dans la peau de l'enfant qui voit quelque chose pour la première fois et le dessine. Retrouver cette espèce de pureté du premier regard. Il existe un format  de feuille de papier à dessin utilisé uniquement par les scolaires : 24 x 32 cm. J'ai donc choisi d'utiliser ces feuilles.

 

            Minutie ?

 

Je ne crois pas que la minutie qualifie mon travail, bien au contraire la plupart de mes dessins sont emplis de maladresses. J'ai beaucoup lutté contre cet état des choses, c'est maintenant moins douloureux pour moi. Je crois que c'est la nature même de mon geste, cela m'identifie. Je sais que je ne veux pas d'un trompe-l'œil, je ne veux pas une seconde réalité mais plutôt m'approprier celle que je vois, la rendre mienne. Je pense souvent à ce livre de Chaïm Pottok "Je m'appelle Asher Lev" où cet enfant dessine tout ce qu'il voit. Je ne veux pas non plus entretenir la maladresse, j'essaie même de l'éviter mais elle ressurgit toujours : une perspective fausse, une tache là où il ne fallait pas, une erreur de proportions, une inversion de sens, le crayon qui dérape … Tout cela, je crois, me constitue.

 

 

            Où se trouve la frontière entre le dessin contemporain figuratif et l'illustration?

 

L'illustration a je crois une fonction, elle se rapproche peut-être plus d'un savoir faire ou d'un artisanat : illustrer. Le dessin contemporain est peut-être au coeur d'une démarche plus personnelle et plus intériorisée. Il n'y a pas de fonction mais il doit y avoir une nécessité.

 

            Penses-tu que ton travail soit décoratif? Comment faire cohabiter le décoratif et le         concept esthétique, est-ce que l'un prévaut sur l'autre? 

 

Je ne veux surtout pas faire une belle image, justement surtout ne pas faire un trompe-l'œil. Je veux une image authentique qui s'approche au plus près de mon souvenir, pas de ce qu'étaient réellement les faits. Je ne témoigne pas pour les autres. 

Le mot concept me dérange un peu, c'est après que j'ai compris ce que je faisais, je n'ai pas établi un concept préalable que je suivrais chaque matin. Bien au contraire, je travaille parce que j'en ai besoin, c'est tout. Je reviens encore à l'enfance, mais je recherche cet état où l'enfant prend un crayon et trace juste parce qu'il en a envie. C'est le moment, pour lui. 

Il ne faut pas perdre du temps à faire semblant. La séduction est je crois une perte de temps, ne pas faire brillant, ne pas faire joli. Faire. Il faut contourner la séduction, la nier ou l'affronter. Elle est là pour masquer. A moins que ce ne soit sa raison d'être. Il lui faut une fonction sinon …

Je ne veux pas faire de jolies images.

Je cherche l'image fragile, celle qui sera en suspend ; celle qui est à la limite, juste à la limite… Prête à s'écrouler. Celle qui ne cherche pas à plaire.

La maladresse de mes dessins me met mal à l'aise et aussi me rassure ; je crois que je ne cache rien et j'espère que  je ne mens pas. Je me dérange parfois quand le résultat est bancal, peu esthétique justement. 

Mais je ne veux aucune confusion avec le réel, aucune confession. Je dessine ce que je vois, ce que je retiens, comme je peux, sans artifice. Les maladresses sont en moi. Je ne grandirai plus.

 

 

            Comment scénographier le dessin? L'endroit du décor devient-il un papier peint transposable? 

 

Scénographier le dessin ?  Je ne sais pas si c'est à moi de le faire, je ne crois pas … j'ai toujours peur de l'apparence. Je me demande simplement ce qu'il y a derrière ce que je vois. Et puis je veux que les lés soient apparents, je veux que l'on voie que l'installation est provisoire et fragile.

Oui, les dessins de "L'endroit du décor" sont très facilement transportables, ils se roulent, et se rangent dans une boîte. D'ailleurs c'est même là qu'il doivent passer la plus grande partie du temps. Le dessin ne peut rester exposé sur un mur à la lumière pendant des années. Son accrochage ne peut être que temporaire. Ce n'est pas une peinture, il est fragile et il est nécessaire pour sa conservation qu'il soit le plus souvent invisible. 
J'aime l'idée qu'il soit dans sa boîte, protégé.

 

 

            Comment as-tu exposé Larchmont Hotel au Salon de Montrouge?

 

Au salon de Montrouge je n'ai présenté que les images de "Larchmont Hotel", pas les sculptures. Je voulais que ces dessins ne soient pas sacralisés et qu'ils deviennent des objets banals et courants. Le sujet , des vues de New-york,  pouvait être "risqué" ; il ne s'agissait pas de présenter de jolies vues de New York mais bien au contraire de montrer toutes ces images dont j'avais été bombardée. Je voulais montrer cette accumulation, cette saturation, cette impossibilité à tout voir, ce mélange de choses fondamentales et d'autres sans intérêt. Pour cela j'ai mis chaque dessin dans un cadre (ce qui m'arrive rarement) et je les ai disposés dans des espèces de casiers (que j'ai moi même réalisés) et qui permettaient de les feuilleter tels des disques ou des bandes dessinées dans un grand magasin.

Je voulais qu'on puisse manipuler les dessins. Ce qui s'est largement produit, en haut de chaque casier une petite étiquette présentait les dessins contenus dans le casier dans un ordre défini. J'ai passé mon temps à les ranger !

 

 

            Es-tu une artiste plasticienne qui dessine ou une dessinatrice  ?

 

Je ne sais pas. J'étais une enfant qui dessinais tout le temps comme tous les enfants, j'ai grandi et j'ai continué à dessiner, je n'ai jamais arrêté. 

Je n'ai jamais trouvé de mot qui me plaise. "Artiste" : ça me rappelle un professeur qui m'a tout appris : JP Hémery et qui nous menaçait de finir "Aux amis des arts", terrible association de peintres locaux ! Plasticien : je trouve ça assez lourd et là aussi ça me rappelle une dame, agent de service de la cité universitaire où je vivais qui nous appelait: "les arts et les plastiques". Et dessinatrice : ça dit bien ce que ça veut dire mais ça fait dessin de mode !

Je suis quelqu'un qui dessine souvent. 

 

            Artistes ou concepts fondateurs ?

 

C'est difficile, j'ai l'impression que chaque année je devrais faire une réponse différente. J'utilise beaucoup les autres, j'ai besoin de me nourrir du travail des autres. Cela m'aide à comprendre ce que je fais. J'ai besoin de voir beaucoup de choses. 

Il y a eu Manet qui m'a appris ce qu'était la peinture, et Giacometti qui m'a permis de ne jamais m'arrêter, Louise Bourgeois qui m'a longtemps accompagnée, mais aussi Sophie Calle (au début), Gasiorowski, Valérie Mréjen, Michaël Booremans … Il y en aurait tant d'autres. 

En tout cas, ça n'a jamais été un concept. Je cherche toujours à comprendre après avoir ressenti un lien. Le concept n'est pas précurseur, il m'intéresse mais plus tard. Je peux aussi, parfois, me désintéresser de l'artiste une fois que j'ai assimilé l'idée (Sophie Calle).

 

 

 

            Qu'est-ce que signifie pour toi l'art émergent/ le statut ou la définition d'artiste    émergent? 

 

Ça me fait rire ! J'ai toujours été décalée, jamais au milieu du groupe, toujours en périphérie à regarder les autres. L'an dernier j'ai participé au salon de Montrouge qui se définit lui-même comme présentant les artistes émergents. J'avais postulé plusieurs fois et n'avais jamais été sélectionnée. J'étais évidemment ravie de participer mais j'avoue ne pas me sentir depuis vraiment définie par l'étiquette "artiste émergent". Souvent d'ailleurs on dit "jeune artiste émergent",Il faut dire que la moyenne d'âge du salon (-de 30 ans) était assez éloignée de moi (j'ai 48 ans). Je ne me reconnais pas du tout dans cette appellation qui me semble un peu tarte à la crème en ce moment. On dirait qu'il faut absolument détecter le jeune artiste génial qui le sera encore demain. On a déjà fait ça dans les années 80 et ça n'a pas vraiment été très concluant. Je ne sais pas comment des jeunes de 25 ans peuvent comprendre ce qu'ils font. En même temps je trouve ça très bien qu'on leur donne une possibilité de montrer très vite leur travail. Après il faudra qu'ils soient solides et qu'ils aient vraiment quelque chose à dire ou à faire. Je le leur souhaite.

Je regarde tout ça et je ne me sens pas concernée, moi j'ai besoin de temps. 

Je crois que j'ai mon travail à faire, que je sais maintenant pourquoi c'est nécessaire. Le reste n'est pas de mon ressort.

 

 

 

            Comment réagis-tu à l'engouement récent du marché de l'art pour cette pratique? 

 

Je suis très contente qu'on montre enfin du dessin. Je crois que les artistes ont toujours pratiqué le dessin mais que celui-ci restait considéré comme en deçà de la peinture, la grande peinture. Maintenant on revient peut-être à des choses plus intimes… moins visibles, moins brillantes …

Je me régale à regarder les dessins des autres. Cette année il y en avait beaucoup à la biennale de Lyon : de très beaux Giacometti ou Marlène Dumas. Et puis des artistes que j'ai découverts : Robbie Cornelissen, Linda Matalon, Alexander Schellow ou Elly Strick. 

Je peux passer des heures devant un dessin de Michaël Booremans.

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